Economie de la construction

L’Economiste de la Construction a un rôle dans toutes les phases de la conception à la réalisation d’un bâtiment. Il est principalement chargé de l’estimation financière de celui-ci.

Aujourd’hui, les opérations de construction, réhabilitation ou rénovation d’un bâtiment deviennent de plus en plus complexes du fait de l’évolution permanente des techniques et des réglementations. La maîtrise financière des études, de la réalisation et de l’exploitation de l’ouvrage est donc indispensable à l’acte de bâtir.

De ce fait, la mission de l’Economiste de la Construction s’effectue en étroite collaboration avec les Architectes, les Ingénieurs du projet et les Entrepreneurs. Pour cela, il doit comprendre et analyser le projet dans sa globalité afin d’établir l’étude technique et financière la plus pertinente. Ce travail exige un véritable dialogue au sein de la Maîtrise d’Oeuvre et avec la Maîtrise d’Ouvrage pour que le projet soit traité de manière exhaustive.

De plus en plus de projets sont réalisés sous maquettes numériques (BIM) qui permettent de suivre l’évolution des projets durant les études, la construction et la vie du bâtiment. L’Economiste extrait de cette maquette toutes les informations nécessaires à ses missions (définitions des matériaux, quantitatifs, etc.)

Au cours du processus d’avancement d’un projet, l’Economiste de la Construction intervient dans les phases études et réalisations suivantes :

    • L’Esquisse (ESQ) : L’économiste de la construction rédige, en partenariat avec l’équipe de conception, une description sommaire de l’ouvrage et engage un dialogue avec la Maîtrise d’Ouvrage afin de mieux comprendre les souhaits de cette dernière. Il fournit une première estimation du coût des travaux.
    • Les Avant Projet Sommaire et Détaillé (APS / APD) : Il remet au Maître d’Ouvrage une description précise du projet ainsi qu’une estimation du coût prévisionnel des travaux à valeur contractuelle. L’Economiste de la Construction, au sein de l’équipe de Maîtrise d’Oeuvre, s’engage donc sur un montant de travaux auquel s’appliquera un taux de tolérance variable en fonction de la complexité de l’ouvrage et du niveau d’avancement des études.
    • Le Projet (PRO) : L’Economiste de la Construction réalise les pièces écrites descriptives des travaux en fonction des prescriptions retenues (CCTP = Cahiers des Clauses Techniques Particulières). Il affine son estimation en incluant les dernières modifications.
    • L’Assistance aux Contrats de Travaux (ACT) : Il effectue l’analyse des offres pour la Maîtrise d’Ouvrage en fonction des critères définis pour choisir le mieux disant. L’économiste de la Construction assiste la Maîtrise de l’Ouvrage dans les négociations avec les entreprises.
    • Direction de l’Exécution des Travaux (DET) : Il s’assure de la bonne mise en œuvre des prescriptions et réalise le suivi financier du chantier.
    • Assistance aux Opérations de Réception (AOR) : L’économiste de la Construction solde les comptes du chantier en validant les décomptes généraux définitifs.

Les missions de l’économiste en construction sont :

    • Études de faisabilité ou de programmation
      L’Economiste de la Construction évalue les coûts de construction d’un ouvrage ainsi que les impacts budgétaires du bâti sur son environnement.
    • Concours d’architecture ou de maîtrise d’œuvre
      Il participe à la description de l’ouvrage et évalue le coût prévisionnel provisoire des travaux (concours sur APS) ou bien valide l’enveloppe prévisionnelle affectée aux travaux par le Maître de l’Ouvrage (concours sur esquisse).
    • Diagnostic (DIA)
      Dans le cas de projets de réhabilitation ou de rénovation, il peut effectuer les diagnostics généraux des ouvrages existants.
    • La description des ouvrages
      Plus encore que le métré, la description des ouvrages demande une rigueur sans faille. Bien évidemment les personnes travaillant dans ce domaine ne sont pas des machines et leur but est de minimiser voire de ne commettre aucun oubli dans les ouvrages à décrire. La description des ouvrages consiste à “décrire” non sommairement, mais le plus précisément possible les matériaux utilisés dans la matière, le procédé de réalisation, de mise en œuvre, d’entretien, … et ce dans le respect des normes et DTU en vigueur.
    • Le métré
      Il permet de déterminer des quantités réelles d’ouvrages mis en œuvre selon des modes de mesurage conventionnels ou normalisés (ex : le m³ de béton, le kg d’acier, le m² de carrelage, le m² de cloison, le m² de peinture, le ml de plinthes, etc.). Le métré est indissociable de l’estimation. Il permet également, en phase DCE (Dossier Consultation Entreprises) de réaliser les CDPGF (Cadre de Décomposition du Prix Global et Forfaitaire) sur la base desquels les entreprises répondent aux appels d’offres avec les quantités pré-remplies à titre indicatif.
      Sa mise en œuvre parait simple en apparence, mais ce métier demande beaucoup de rigueur et de nombreuses capacités d’analyse et d’organisation. Le métré est généralement réalisé sur la base de plans fournis par les concepteurs, mais peut également s’effectuer sur site dans le cas de travaux de rénovation ou de réhabilitation. Des méthodes émergentes apparaissent avec les évolutions technologiques en constante évolution.

Historique : le métreur travaillait, il y a peu, à la main et avec sa calculatrice, puis vint l’avènement des tables à digitaliser, le travail sur ordinateur directement en relation avec les plans et les logiciels utilisés par les Architectes. Actuellement, il extrait les quantités depuis la maquette numérique (BIM).

    • L’estimationElle se décline sous différentes formes et évolue selon les phases des travaux dans laquelle l’Economiste opère :

la phase faisabilité détermine dans un cadre général le coût d'une construction selon des éléments succincts fournit par un Maître d'Ouvrage (programme...),

la phase esquisse approfondit sans détails le coût d'un bâtiment selon des critères techniques plus avancés et des plans d'architecture sans détail apparent,

la phase APS (Avant Projet Sommaire) détermine l’enveloppe budgétaire par grands postes,

la phase APD (Avant Projet Définitif) vient clarifier auprès du Maître d'Ouvrage un coût de travaux réaliste dont la variation n'excède en général pas 5 % du montant définitif de travaux,

la phase PRO détaille l’estimation poste par poste.

    • Le coût global

Les coûts d’exploitation et de maintenance technique d’un bâtiment peuvent représenter plus de trois fois les coûts d’investissement, d’où l’importance de prendre en compte, dès la conception, le cycle de vie d’une opération.

L’approche en coût global est une méthode d’évaluation économique des projets qui tient compte des coûts d’investissement d’une construction et des coûts liés à son exploitation, à sa maintenance, au remplacement de ses équipements mais aussi à sa déconstruction ; elle permet notamment d’orienter les choix à effectuer dès les phases de conception et de programmation et d’optimiser l’allocation des ressources en intégrant l’analyse des projets dans la durée.

La simulation du coût total d’un bâtiment tout le long de sa durée de vie est de plus en plus demandée par les maîtres d’ouvrage, sous l’impulsion de l’application des politiques de la Haute Qualité Environnementale.